Mardi de la semaine dernière – chaussée d’Haecht – une jeune femme a été fauchée par une voiture. Elle en est morte. Elle avait 28 ans. Ce qui est arrivé à Stéphanie Verbraekel n’est pas un événement imprévisible ou exceptionnel. C’est une chose d’une étonnante régularité. Depuis 2012, il ne se passe pas une seule année sans que le trafic automobile schaerbeekois ne tue une ou deux personnes, et sans qu’il n’en blesse grièvement une quinzaine.

C’est-à-dire que notre espace public et nos infrastructures de mobilité sont conçus de telle sorte que ces incidents graves, parfois mortels – qui touchent surtout nos aînés – se reproduisent invariablement, année après année. Conclusion : en transformant l’aménagement de nos voiries communales et régionales, on peut faire en sorte que ce type d’événement cesse de se reproduire.

La chaussée d’Haecht manque par exemple de passages piétons. Le fait d’en installer quatre à chaque carrefour en « X » et et trois à chaque carrefour en « T » suffirait à réduire le nombre d’incidents. Or, aujourd’hui – au croisement de Haecht et Robiano – on compte trois passages (au lieu de quatre). Et, au croisement de Vandeweyer et Haecht, on en compte un seul (au lieu de trois).

C’est-à-dire que si on vient de Vandeweyere et qu’on veut traverser la chaussée d’Haecht en toute sécurité, il faut faire un crochet d’une soixantaine de mètres, via la Maison Autrique. Face à ce type d’aménagements plutôt inconfortables, il est clair que les piétons ne se plient pas à la règle et traversent en dehors de clous.

Bien sûr, créer de nouveaux passages piétons cela implique de supprimer des places de parking. C’est le prix à payer. Pour ceux qui estiment que c’est là un « terrible sacrifice » – que rien ne peut justifier (bonjour aux amis de DRP) – il reste d’autres options : généraliser la zone 30 à tout Bruxelles (comme cela a déjà été fait à Gand) ou équiper la ville de radars laser « Lidar ». Vous savez ? Si, si. Le cauchemar des automobilistes et la poule aux oeufs d’or des administrations publiques : un radar mobile qui détecte les excès de vitesse à distance et envoie les amendes en temps réel. L’achat de chaque nouveau Lidar (140.000 EUR) peut être rentabilisé en quelques heures. Aujourd’hui la RBC en compte déjà deux.

Le sujet vous intéresse ? Sachez qu’un collectif de riverains de la Chaussée de Haecht est en train de préparer une interpellation citoyenne au sujet de la sécurité routière à Schaerbeek. Rejoignez-les …

Texte : M. Simonson

Sources :

• « Journaliste van De Standaard sterft in Brussels verkeer » in De Standaard
• Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse, 2016

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