Se loger à Bruxelles (à un prix abordable)

Il devient difficile de se loger en région bruxelloise : 44.000 personnes sont en recherche de logement social et leurs demandes prennent plus de dix ans à être satisfaites. Parallèlement, les acteurs du marché locatif privé pratiquent des prix excessifs …

Pour parer à ce type de problème, de nombreuses villes européennes – telles que Berlin, Munich, Amsterdam, Stockholm et (plus récemment) Paris – ont mis en place des systèmes d’encadrement des loyers ; c’est-à-dire des systèmes qui imposent aux propriétaires de maintenir leurs loyers à l’intérieur d’une certaine fourchette de prix, en fonction de la superficie et de la qualité des biens qu’ils choisissent de mettre en location. A Berlin ou à Munich, un locataire peut ainsi poursuivre son bailleur en justice si le loyer dépasse de plus de 20% le prix indiqué dans le barème Mietspiegel et fixé l’Agence nationale de l’habitat.

En région bruxelloise, il n’existe encore rien de tel et cela en dépit des protestations des associations de défense du droit à l’habitat, comme le RBDH (Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat). Conséquence : les loyers ont fortement augmenté depuis le milieu des années 2000, et les locataires de la région bruxelloise finissent aujourd’hui par y consacrer une part démesurée de leurs revenus. Les prix oscillent en effet autour de 650 EUR (alors que le loyer moyen était de … 346 euros en 1992). Beaucoup trop cher pour des gens qui n’ont qu’une petite pension de 800 EUR ou un petit salaire de 1200 EUR – explique José Garcia, président du Syndicat des Locataires.

 

Juste par curiosité, on s’est amusé à placer les chiffres du « loyer moyen par logement » (Monitoring des quartiers, 2011) sur une carte des transports publics. Voici ce que ça donne : on observe une nette différence entre le sud-est et le nord-ouest et l’apparition de loyers relativement élevés au sein de quartiers autrefois très populaires (Marolles, Stalingrad, La Chasse, Flagey …).

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Les associations de défense du droit au logement redoutent à présent une nouvelle flambée des prix, conséquence probable de la récente hausse du précompte immobilier (que les bailleurs seront tentés de répercuter sur les loyers). Les solutions préconisées par le RBDH, IEB et le syndicat des locataires sont simples : un encadrement des loyers, mais aussi l’instauration d’un système d’allocation-loyer qui couvrirait la différence entre le loyer réel et la part des revenus du ménage qui devrait en principe être allouée au paiement du loyer (30% ou 20% pour les revenus les plus précaires).

 

Quelques liens

Dessin : Titom, pour le RBDH

Dessin : Titom, pour le RBDH

 

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