L’histoire du Jardin Latinis

Le projet du Jardin Latinis est parti d’une idée toute bête : construire un potager modulable à partir de vielles caisses à oranges, sur un terrain abandonné. Voici un petit aperçu rétrospectif de ce qui s’y est passé… ces 9 derniers mois

La première jardinière a été déposée sur le site Josaphat (Avenue Gustave Latinis) le 4 mars 2015. Deux jours plus tard, paraissait une petite vidéo de l’ASBL Dewey montrant le parcours de la caisse à oranges à travers les rues de Schaerbeek, jusqu’à sa destination finale : le site de l’ancienne gare Josaphat. Une semaine plus tard, trois jardinières avaient été rajoutées. Et, de fil en aiguille, le potager a grandi. On a aligné les caisses les unes à côté des autres, puis on a lancé nos premiers semis … et on a fait nos premières gaffes : comme, par exemple, semer des graines de haricots trois semaines trop tôt.

MAI 2015

Le 10 mai, Corrinne De Necker a eu la gentillesse d’organiser avec nous un premier atelier potager qui a rassemblé une dizaine de participants, originaires de Schaerbeek pour la plupart. Le jardin comptait alors six jardinières et – grâce à l’aide de Paula – une dizaine de palettes qu’il était question d’utiliser pour créer de grands bacs de culture. Finalement, c’est la Poissonnerie – l’occupation communautaire de la rue du Progrès – qui nous a offert nos premiers grands bacs : six vieux bacs à poissons de 120 cm de côté et de 40 cm de profondeur. Quant à la terre, il a fallu la chercher ailleurs (celle contient des métaux lourds). Elle nous est venue tout droit du village de Westmalle, dans la province d’Anvers, de Hamme-Mil près de Leuven… et du jardin d’un particulier à Uccle. Merci à Elise pour la camionnette !

Sous l’initiative de Hanne (Commons Josaphat), nous avons fini par institutionnaliser les pic-nics « auberge espagnole », qui se sont tenus systématiquement le premier dimanche du mois à partir de 13.00, jusqu’à la fin de l’été. De superbes occasions pour casser la croute au soleil, au calme, dans la nature, en faisant connaissance avec les voisins des avenues Chazal, Gilisquet et Latinis. Après ces moments de détente, on profite d’autant mieux des moments de travail : le 23 mai 2015, Patrick organisait par exemple un excellent atelier « construction de bacs à compost ». En un après-midi, la structure de base était construite. Quelques jours plus tard, Yves (de Rova sprl) nous faisait cadeau de deux citernes.

 

JUIN, JUILLET, AOÛT 2015

Une foule d’activités se sont ensuite succédées : Patrick a proposé de construire un abri. Hanne nous a dégotté un plancher. Puis, il restait la question des bacs. Mathieu et les deux Quentin se sont amusés à construire trois bacs à partir de palettes en bois. Il est finalement apparu que la solution qui s’imposait pour le reste du potager c’était les « rehausses de palettes » : il s’agit de cadres en bois dépliables de 120cm sur 80cm, la taille d’une europalette, qui empilés les uns sur les autres permettent de créer des bacs en un temps record.

SEPTEMBRE 2015

Ce qui a fortement stimulé le projet, c’est la rencontre avec Bettina Secchia – qui a choisi de faire un stage au sein de l’association – mais aussi la rencontre avec le collectif Baya en 2015. C’était lors d’une réunion de Commons Josaphat, dans les locaux de la Zinneke.  Louis – un des membres du collectif – nous a expliqué son intention d’organiser un festival Bellastock sur le site Josaphat. Début septembre, le collectif construit – à partir de tasseaux de bois et de petits connecteurs métalliques – un magnifique géodôme de 4m de diamètre. Au terme du festival Bellastock, ils nous en font cadeau. Merci à eux !

OCTOBRE 2015

Le 1er octobre, on a relancé la communication sur le jardin (désormais baptisé « Jardin Latinis »). Bettina et Mathieu ont bricolé deux panneaux en bois qu’ils ont placés à l’entrée du site. Et, on est parti à la rencontre des commerçants et des riverains, avec Laurence également, notre tas d’affiches vertes sous le bras. Plein de chouettes rencontres. Le 6 octobre, l’association Samenlevingsopbouw organisait une petite excursion au jardin Latinis. On s’est fait tirer les oreilles par une mama marocaine : « il devrait être beaucoup plus joli que ça, ce potager ».

Alors on a suivi ses conseils. Mi-octobre, le potager s’embellissait de jour en jour grâce à l’aide de Laurence, Bettina, Anna, Simon, Quentin, Mohamed, Marc, Ivan, Alan, Bert et Damien. Vers le 15 octobre, Laurence s’est procuré une vingtaine de rehausses supplémentaires et a protégé le bois à l’aide d’une lasure, puis d’un mélange d’huile de lin et d’essence de térébenthine. Simultanément, Anna et Simon – à qui l’on doit également l’installation de la balançoire – ont décidé de retaper un vieux tableau dont des voisins leur avaient fait cadeau. Il est aujourd’hui est censé servir de « tableau des tâches », mais les enfants se le sont approprié pour en faire un usage … dixit « plus rigolo ». 😉

NOVEMBRE 2015

Le 1er novembre. Nous avions rendez-vous avez Hanne pour le tournage de le petite vidéo du projet « Récup’Kitchen » : un projet de cuisine mobile, destinée à cuisiner des aliments locaux et/ou récupérés à la fin des marchés pour en faire de délicieux plats végétariens à très petits prix. Ensuite, le 4 novembre, nous avions rendez-vous à Saint-Josse avec les gens de l’ASBL Fabrik et François de Dioxyde de Gambette. Objectif du jour : acheminer un mini-château d’eau de la rue de la Commune, dans le bas de Saint-Josse au site Josaphat, dans le haut de Schaerbeek… le tout à vélo. Good Luck ! François en transpire encore, rien qu’à y penser. Le même jour, Bettina organisait un atelier mosaïque dans le géodome du jardin Latinis.

Le 8 novembre, Marc, Anna et Quentin ont créé une splendide … piste de pétanque. Inauguration le soir même autour d’un petit verre de pastis. Sur la première photo, vous voyez Quentin et Marc en train de s’acharner sur une vielle souche d’arbre dans l’espoir de la transformer en … un rouleau compresseur qui aurait pu (ou du) leur servir à damer le terrain (c’était avant que l’on entame le pastis).

Début Novembre, le seigle et la vesse commencent à pousser. Quentin a eu l’excellente idée d’en semer au début de l’automne : (si tout va bien) cet engrais naturel enrichira notre sol en azote d’ici le printemps. Les 11 et 12 novembre, à midi, on s’est amusé à déterrer les topinambours, à les laver. Bettina les a ensuite mélangés avec les pommes de terre du jardin pour en faire une délicieuse soupe, que nous avons dégustée en compagnie de Laurence et de Nicolas du collectif Baya. Les 18 et 19 novembre à midi : petites tartines à base de Thym et de miel. On en a profité pour récolter les semences de roquette et de capucines. Et, puis, on a fait la connaissance de Fouhad, passionné de jardinage, d’apiculture… et de pain. Il tient une petite boulangerie située chaussée de Louvain. On s’est mis à discuter du futur du terrain. A quand un four à pain ? 🙂

Le 22 novembre, les membres de Commons Josaphat – Sophie, An et Dominique – se sont rendus sur le terrain pour expliquer le contenu de leur proposition pour la friche Josaphat. Leur idée : faire pression sur les pouvoirs publics pour les inciter à développer un quartier géré en « bien commun ». Cela inclut l’idée du CLT (Community Land Trust). Le 25 et 27 octobre, se tenaient enfin les derniers « midis » de l’année. La thématique de la semaine, c’était … le chicon. Le witloof. Notre fierté locale, laquelle ferait un magnifique symbole pour le Jardin Latinis. Bettina – qui était en très grande forme ce jour-là – nous a fait une « allégorie de la Liberté guidant le peuple » à la sauce chicon. Tcheu’ que c’était beau.

 

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