Glaner à Bruxelles

En région bruxelloise, on jette chaque année vingt-cinq mille tonnes de nourriture. De quoi nourrir 30.000 personnes pendant une année entière. Il existe aujourd’hui une multitude de nouvelles initiatives visant à lutter contre ce gâchis : discosoupe, dégustations de bon sens, tables d’hôtes à prix libre, foodsharing, zero waste … Elles reposent pour la plupart sur une pratique simple et ancienne : le glanage.

Le droit de glanage existe depuis la nuit de temps. On en retrouve d’ailleurs des traces dans l’ancien testament (Deutéronome 24.19). Glaner renvoie – à la base – à l’acte de ramasser des épis de blé après la moisson. Si le glanage désigne l’acte de ramasser les denrées à même le sol, le grappillage concerne quant à lui les denrées qui restent sur les arbres et les ceps après la cueillette. On grappille donc les raisins, les pommes, les tomates et les fruits en général. On glane les céréales, les choux et les pommes de terre.

Millet_Gleaners (1)

Jean-François Millet, Les Glaneuses

 

Dans la société moderne, le glanage se pratique dans les champs, mais aussi dans les bennes à ordures de la grande distribution et à la fin des marchés. Certains appellent cela le « déchétarisme ». Une pratique qui est parfois moins associée à une situation de grande précarité qu’à une sorte de positionnement politique : certains glanent pour mettre à nu les pratiques de gaspillage de la grande distribution, d’autres pour donner, partager ou redistribuer aux gens qui sont dans le besoin. A Bruxelles, les occupations communautaires (ou squats légalisés) récupèrent par exemple des invendus à la fin des marchés, préparent les aliments, concoctent des plats végétariens et les distribuent lors de « tables d’hôtes à prix libre ».

Le mercredi soir, les gens du Collectactif et de l’asbl la Communa vous concoctent un plat végétarien pour 2 euros ou plus (44, Avenue des statuaires, 1180 Uccle). Le jeudi, c’est au tour de Marie et des “poissons” – c’est ainsi que l’on appelle les habitants de l’occupation communautaire de la Poissonnerie (214, Rue du Progrès, 1030 Schaerbeek) – de proposer leurs plats végétariens pour 3 euros ou plus. Le samedi, c’est à nouveau l’équipe du Collectactif qui vous accueille à l’Allée du Kaai (49, Avenue du Port, 1000 Bruxelles) pour une table de d’hôtes qui débute généralement aux alentours de 18h. Le Dimanche : c’est la table d’hôte du 123 (source).

Pour ceux et celles d’entre vous qui (à l’instar des gens du 47 avenue Eugène Demolder à Schaerbeek) auraient envie d’emboiter le pas aux « occupations communautaires » et de lancer leurs propres « tables d’hôtes », voici la carte des marchés bruxellois. Il en existe une bonne quarantaine …

 

Liens

« Les glaneurs et la glaneuse » d’Agnès Varda (2000)

 

Comments

  1. Bonjour,

    Belle initiative et belle carte. Cependant, le marché du parvis de Saint-Gilles a lieu tous les jours sauf le lundi (cf. site web ci-dessus) et devrait donc figurer en vert.

Pingbacks

  1. Glaner, cuisiner, partager ...
  2. Collectactif : glaner, cuisiner, partager … | Le Jardin Latinis

Leave a Reply