Place Meiser : tunnel ou boulevard urbain ?

Le mois passé, le ministre des travaux publics et de la mobilité Pascal Smet annonçait son intention d’accélérer le projet du double tunnel à la place Meiser, l’un destiné au tram, l’autre aux voitures. Le coût des travaux avoisinerait les 250 millions, contre 150 pour le simple tunnel routier. Il justifie notamment ce choix par la volonté de désengorger un point noir de la mobilité bruxelloise et de créer un « espace convivial » en surface. Le ministre y est allé de sa petite plaisanterie : « Cela permettra d’avoir une place Meiser totalement différente, une place où on se rencontre, une place où on se drague, car c’est à cela que doit servir une place n’est-ce pas ? » (source).

Ce double tunnel est présenté, toujours par Pascal Smet, comme un « tunnel qualité de vie » (sic) censé rendre le quartier à ses habitants et favoriser les modes de déplacement « actifs ». Cette croyance rappelle l’adage « tunneliser pour convivialiser » utilisé pour caractériser l’effet attendu de l’aménagement du tunnel Cortenbergh sur l’espace en surface du rond-point Schuman, projet qui vient d’être abandonné en raison de son coût trop élevé. Contrairement à ces déclarations, le projet d’enterrement des transports publics et d’une partie du trafic automobile s’inscrit avant tout dans une logique du maintien d’un flux conséquent de ce même trafic, ce qui irait à l’encontre de l’objectif du plan IRIS 2 de « réduire de 20% la pression automobile d’ici 2018 (…). Les tunnels cumulent les mêmes défauts que les viaducs : vitesses excessives, augmentation du volume des flux, pollution atmosphérique, sonore et visuelle (particulièrement au niveau des trémies), etc. Supprimer le viaduc pour creuser un tunnel quelques dizaines de mètres plus loin revient donc à déplacer ces nuisances.  » (source : ARAU)

Dans son communiqué du 24 octobre 2014, l’ARAU estime que la création de ce tunnel ou double-tunnel sous la place Meiser, en plus d’être coûteuse, engendrerait une augmentation du trafic ; ce qui contreviendrait aux objectifs régionaux, qui prévoient une diminution de la pression automobile. L’ARAU propose – pour le réaménagement de la place Meiser – de s’inspirer des principes d’aménagement de ce tronçon de l’avenue Louise (tram en site propre, larges trottoirs, contre-allées de desserte locale, 2×2 bandes de circulation, arbres d’alignement…) et d’y rajouter des pistes cyclables.

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« L’ARAU plaide pour le réaménagement des boulevards de moyenne ceinture en boulevards urbains donnant la priorité aux piétons, cyclistes et transports en commun sur l’automobile ; la place Meiser ne doit pas faire exception ! Ces principes d’aménagement sont ceux de différents projets situés en amont et en aval de la place Meiser » (communiqué de presse du 24 octobre 2014).

 

 

 

 

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