Schaerbeek en transition

J’ai rencontré, dimanche soir, deux Schaerbeekoises qui veulent (re)lancer « Schaerbeek en transition« . Créé il y a près de 4 ans, le groupe « Schaerbeek en transition » a mis de super projets sur la table, mais a semble-t-il eu du mal à mobiliser les gens sur la durée. Aujourd’hui, Candice et Chloë sont bien décidées à relancer la machine.

Photographie de Eduardo Diaz Santo (bloggeur tennoodois), qui offre un point de vue spectaculaire sur Schaerbeek

Schaerbeek (photographie du bloggeur tennoodois Eduardo Diaz Santo)

Mais au fait, c’est quoi une ville en transition ? Pour faire simple : c’est un réseau de personnes qui se réunissent dans une ville ou une localité donnée pour assurer (à petite échelle) la résilience de leur localité face aux défis écologiques, énergétiques, alimentaires et économiques qu’elle rencontre (c’est aussi un peu ce que font les quartiers durables)… Pas simple, mais pas impossible. Si vous en doutez, je vous invite à jeter un coup d’oeil à la vidéo suivante.

Le terme « résilience » – qui partage une origine commune avec le mot « rebondir » (lat. resilire) – est utilisé, dans des domaines tels que la psychologie et la biologie, pour parler de la capacité d’un système à absorber une perturbation et à se réorganiser de façon à pouvoir continuer à fonctionner. La résilience sociale c’est donc la capacité d’une communauté locale de continuer à vivre après un traumatisme ou une catastrophe.

transition

Quelle est donc le traumatisme auquel notre commune a bien pu être confrontée ? Moi, je dirais, entre autres : la précarité. Non? En 2010, un bruxellois sur quatre vivait sous le seuil de pauvreté. Aujourd’hui, c’est un sur trois (2013). On est bien sûr en droit de voir ça comme un scandale et une tragédie. Mais, on est aussi en droit de le voir ça comme un terreau fertile pour le lancement de nouvelles révolutions locales.

Les quartiers en transition, à Bruxelles

Les quartiers en transition, à Bruxelles

C’est en effet dans les localités le plus fortement touchées par le chômage et la précarité, que l’on a vu apparaître les formes d’échange et d’organisation sociale les plus originales ; permettant à des milliers de gens de trouver des solutions simples, accessibles et efficaces à leurs problèmes (en matière d’alimentation, de transport, de logement, d’éducation et de consommation).

Les systèmes d’échange locaux (nés dans la ville de Courtenay, au Canada, en 1983), les villes en transition (développées à partir en 2006, dans la Ville de Totnes, au Royaume-Uni) ou encore les incredible edible (nés dans la Ville de Todmorden, en 2008) témoignent du fait que des formes de résilience hyper-locales peuvent avoir des effets immenses.

Les mouvements (cité ci-dessus) sont pour la plupart partis d’anciennes localités industrielles, fortement touchées par les destructions d’emplois. Et, ils sont parvenus à s’étendre à une vitesse surprenante (moins de dix ans), jusqu’à devenir les mouvements globaux, planétaires, que nous connaissons aujourd’hui.

Chez nous, à Bruxelles, nous n’avons pas de grand passé industriel, et n’avons pas (ou pas encore) eu l’idée géniale qui permettrait de re-tisser l’économie locale et de valoriser les savoir-faire locaux. Mais, nous savons prendre exemple sur les idées qui marchent, et les adapter à notre lieu de vie : nous avons en effet la chance de profiter quotidiennement du travail de personnes, qui s’engagent dans l’entraide, l’alimentation, la production, le commerce et l’énergie locaux.

Grâce à ces personnes, il existe aujourd’hui des systèmes d’échange (SEL, LETS, RES, donneries, EcoIris), des potagers (ici), des vergers (ici), des groupes d’achat (GASAP, GAC), des outils de mobilité (VAP, points vélovélos partagés, ateliers et associations cyclistes…) et des lieux de réparation (Repair Cafés) dans tous les coins de Bruxelles ; qui permettent à ceux qui le désirent de bouger, de manger, de consommer, de vivre décemment et à moindre coût. Bref, notre ville a un potentiel. Vous en doutiez ?

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