Brussels Lobby tour : sur les traces de l’industrie de l’armement

Les tragédies qui se jouent aux frontières de l’Europe trouvent certaines de leurs causes non loin chez nous. Les politiques sécuritaires – qui sévissent aujourd’hui en Méditerranée ou le long de la Manche – ont en effet été conçues, défendues et adoptées sous l’influence de grandes sociétés de « sécurité et défense » dont les bureaux se trouvent à un jet de pierre du rond-point Schuman, au sein du quartier européen.

Il y a une dizaine d’année, le lobby de l’armement avait encore assez peu d’influence au sein de la capitale européenne. Ce n’est qu’à partir de 2004 – date de création de l’Agence de Défense Européenne – que leur influence a commencé à croître ; des relations de collaboration ont en effet commencer à se tisser entre les grands acteurs de l’industrie et les policy makers européens. Dans une interview de l’année dernière, B. Vrancken de Vredesactie disait à propos des conférences de l’Agence de Défense Européenne (EDA) « il y a un sentiment informel, d’entre-soi, lors de ces rencontres » (B. Vrancken, interview du 16 novembre 2015). C’est-à-dire que la ligne de séparation entre experts, mandataires politiques et agents de l’industrie est devenue floue, perméable.

[Both Frank Slijper and Ben Hayes] have highlighted the close relationship between the arms industry and European policy makers in their work. Frank Slijper described the worrying developments of EU military power and the influence of the arms industry in 2005, cautiously stating that the situation “could evoke the ‘military-industrial complex’ term”. A year later, discussing the new “homeland security” industry and related EU activities – Ben Hayes introduced (and later developed) the term “security-industrial complex” to denounce the ongoing militarisation of police forces, the erosion of barriers between internal and external security, and the conjunction of the arms and IT sectors in the supposedly civilian. Though the emphasis is different, both authors converge in their criticism of a militarised EU, captured by corporate interests and managed by a political elite which sees industry as the only decisive stakeholder. This report shifts the focus again, to explore in detail the concrete networks of the military/security-industrial complex in Brussels. These networks are labelled here the “security and defence community”, to emphasise the intimate relationships on a personal level among the relevant actors from both industry and institutions. The terms “security” and “defence” are used, bearing in mind that they are merely names given by this community to encompass their politics of paranoia, surveillance, arms buildup, intervention, and war (Source : CEO, 2011).

 

Si le sujet vous intéresse ou vous interpelle, sachez que l’association Agir pour le Paix organise des « Lobby Tours » ; c’est-à-dire des visites guidées du lobby de l’armement. Prochaine date : ce samedi le 27 août. Le date suivante, ce sera le samedi 24 septembre à 14.00 : lobby tour de l’armement en lien avec les politiques migratoires européennes. La participation est gratuite et les réservations sont obligatoires (stephanie@agirpourlapaix.be). Départ du Rond-Point Schuman à 14.00. « Nous ferons connaissance avec les grandes sociétés d’armement européen dont les bureaux sont installés à Bruxelles, au cœur même du quartier européen, et nous verrons quelles relations privilégiées elles entretiennent avec l’Union européenne … Nous nous intéresserons de près au lobbying de ces sociétés pas comme les autres envers ces institutions ainsi qu’à leur influence sur les politiques migratoires européennes. Quand le dangereux voyage des migrants vers Idomeni et Lampedusa se décide à Bruxelles ». (Source : Agir pour la Paix).

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Sources :

Sources audio-visuelles : 

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