Rue du progrès : en attendant le permis

La rue du progrès est une rue bruxelloise située au bordure de chemin de fer, dans le quartier de la gare du nord. Il est prévu que les voies de chemin de fer soient élargies, ce qui impliquerait la destruction d’une partie de la rue : une trentaine de maisons situées du côté des numéros pairs, parmi lesquelles se trouve l’ancienne demeure de Léon Mignon, seraient en effet rasées pour laisser place à un viaduc ferroviaire. Cela correspond environ à 9000 mètres carrés de surface habitable, où vivent aujourd’hui 85 foyers et plus de 200 habitants.

Or, le projet ferroviaire – qui existe depuis près de dix ans et est reporté d’année en année par les autorités publiques – ne prévoit toujours pas de stratégie de « relogement » de ces habitants de la rue du progrès. Le secrétaire d’État à l’urbanisme – Monsieur Rachid Madrane – s’est toutefois engagé en 2013 à ne pas délivrer de permis sans qu’une solution de relogement ait été trouvée. Le coût d’un plan de relogement s’élèverait à 8 millions d’euros.

 

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En attendant le permis …

En attendant l’élaboration d’un plan de relogement et le délivrance du permis d’urbanisme, la vie suit son cours au sein de la rue du progrès. Depuis 2011, les bâtiments d’Infrabel continuent à servir de lieu d’habitation, de co-habitation et d’occupation précaire, et à abriter les activités de groupes locaux, tels que le « skieve weg » (potager communautaire) et la « poissonnerie » (qui dépend de l’asbl Woningen 123 Logements).

 

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Avec l’aide de Globa Aroma, Kinch (jeune artiste bruxellois, dont l’atelier est situé dans les sous-sols de la Poissonnerie) a récemment cherché à montrer le visage de cette vie de quartier ; c’est-à-dire à dresser un portrait de la rue et de ses habitants. Pour ce faire, il a notamment utilisé des photogrammes ainsi qu’une vielle caméro Super 8. Le résultat final – poétique, nostalgique et brut de décoffrage – rassemble les témoignages de « poissons » (les habitants du squat) et d’autres riverains.

 

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Le vendredi 12 décembre 2013 à 20.30, le beursschouwburg présentait une projection de ce film, ainsi qu’une série de photographies en noir et blanc prises avec un viel Hasselblad par une jeune photographe bruxelloise (élève de Myriam Devriendt) : Catherine Antoine. Elle a réalisé une série de portraits de quartiers, qui achèvent de montrer le charme, l’âme et le visage à ce petit coin de vie bruxelloise. Un tout petit coin de Bruxelles qui bientôt ne sera plus, mais où la vie bat son plein en attendant la « délivrance du permis » : repas de quartier, « tables d’hôtes » du jeudi soir, concerts « scène ouverte », ciné-clubs, brocantes, échanges de vêtements, activités potagères …

 

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